En post-réanimation à l’hôpital Lariboisière à Paris, Corinne est atteinte du Covid-19. Elle raconte ses derniers souvenirs avant son hospitalisation, et son combat qu’elle va devoir mener pour sa rééducation.

Au mois de mars, Corinne appelait des ambulances pour les résidents du foyer pour handicapés qu’elle dirige et qui avaient été contaminés au coronavirus. Le lendemain ce fut pour elle. Son dernier souvenir : les urgences puis, une semaine après, le réveil en réanimation, un trou de 1,5 cm dans la gorge pour respirer. Comme elle le dit dans notre vidéo ci-dessous, Cette maladie, c’est une horreur, c’est la première chose que j’ai voulu dire, dès que je me suis réveillée, ma colère, l’envie de hurler.

À son réveil en réanimation à l’hôpital Lariboisière de Paris, Corinne comprend pourtant immédiatement qu’elle a perdu sa voix et fait connaissance avec ce trou béant dans sa gorge, qu’elle gardera pendant des mois ou des années. Aujourd’hui, elle peut au moins se tenir assise, une petite victoire pour la quinquagénaire sortie de réanimation depuis 15 jours.

Avec cette maladie, mon rétablissement se fait un peu chaque jour, dit-elle en respirant à travers une canule, un petit tuyau qui permet à l’oxygène de rentrer directement par l’incision pratiquée au niveau du cou. Sa trachéotomie l’empêche de dire plus de deux mots d’affilée. Elle doit à chaque fois laisser la valve faire rentrer l’air. Mais elle ne perd pas espoir.

Malgré les médicaments, les douleurs sont encore horribles, témoigne cette rescapée. Des scratchs qu’on vous enlève, des trachéotomies, des sondes, qui font comme si on vous pilait la gorge.

Je suis étonnée d’être en vie, j’ai l’impression d’être morte et qu’on m’a fait revenir. Son souvenir le plus fort : sa première gorgée d’eau. C’était mon plus grand rêve. Et quand j’ai pu boire deux cuillères de Cristaline…

Source: Ouest France