Deux infirmiers virés d’un Ehpad car ils réclamaient des masques:

INFO LA DEPÊCHE / Deux infirmiers de l’Ehpad de La Cépière à Toulouse viennent d’être mis à pied, fin mars. Ils expliquent avoir froissé leur hiérarchie en réclamant régulièrement des protections pour soigner des cas suspects de Covid-19. L’un d’eux a dû quitter son poste en plein service, escorté par la police. Le gestionnaire de l’établissement, Domusvi, évoque « des faits graves » ayant motivé pareilles décisions.

« Ils nous reprochent d’être allés à l’encontre des préconisations délivrées par le groupe, d’instiller la peur chez les soignants et les résidents. Alors même que c’est le médecin régulateur du Samu qui nous a dit de porter les masques. Et d’eux-mêmes, ils ont envoyé une équipe pour procéder à un test dès le lendemain. » Sylvie* est encore en « état de choc ». Cette infirmière de 53 ans, dont trente ans passés en poste, s’est vue signifier du jour au lendemain sa mise à pied à titre conservatoire alors qu’elle officiait encore le mois dernier à l’Ehpad de La Cépière, à Toulouse. Après AZF, la canicule de 2003 et le H1N1, cette professionnelle de santé a accusé l’arrivée de la pandémie avec toute la « sérénité » que lui impose sa fonction.

600 masques stockés dans un local

Alors quand cinq cas de diarrhée ont été enregistrés la veille du week-end des 21-22 mars, elle a demandé à pouvoir utiliser les protections dont dispose l’établissement. « Gérer le stress, anticiper les difficultés: je connais. Mais on n’a plus de cadre et on bricole depuis le départ. La directrice refusait d’ouvrir le local où sont notamment remisés pas moins de 600 masques. Quand j’ai demandé au Samu la bonne stratégie à adopter, ils m’ont dit qu’on avait perdu du temps et qu’il fallait les déstocker. Je répétais tout le temps qu’il fallait les porter, au moins pour les soins sur les cas suspects. Mais ça agaçait la directrice qui disait que j’avais peur et que je transmettais ce sentiment à toute l’équipe », analyse-t-elle. La sentence n’a pas tardé.

Deux infirmiers virés d’un Ehpad: Ladepeche.fr